2016 est finalement une année réussie sur la Provence, en dépit d’une saison estivale sèche mais, le millésime présente de grandes hétérogénéités en fonction des zones.
L’hiver 2015-2016 a été plutôt agréable, la vigne en Provence n’a pas souffert de températures trop froides ni de pluies abondantes.
En revanche, la fin du printemps a été plus fraiche que les années précédentes, ce qui a quelque peu retardé la floraison.
Le mistral a soufflé tout au long de l’année, protégeant ainsi les vignes des maladies et de la pourriture. Aux vendanges, l’état sanitaire des raisins étaient remarquable avec très peu de tri à effectuer.
La saison estivale a été chaude mais surtout très sèche ; dans certaines zones il n’est pas tombé une seule goutte de pluie du début juillet à la mi-septembre. On s’attendait donc à un déficit de récolte important dû au manque d’eau, des baies petites et chargées en sucre avec un manque d’acidité. Les premiers prélèvements confirmaient généralement cette impression.
Les vendanges ont débuté autour du 25 août avec de belles surprises pour les volumes que l’on en attendait en sérieuse baisse. Ce ne fut pas le cas, les Grenache notamment étaient particulièrement beaux et relativement chargés en jus. L’autre surprise par rapport aux prélèvements fut le niveau d’acidité total des mouts qui était au final tout-à-fait correct.
Toutefois, l’hétérogénéité des zones se renforce encore cette année avec des raisins trop riches pour l’élaboration de rosés dans les vignobles déséquilibrés et d’autres climats, plus frais ou plus tardifs dont les jus présentaient de très beaux équilibres. Avec des millésimes comme 2015 et 2016, l’irrigation devient un sujet crucial pour la production des blancs et des rosés.
Le récolte a duré jusqu’à début octobre pour la zone de Bandol, quelques épisodes pluvieux ont été bénéfiques à ceux qui ont su attendre.
Globalement, ce millésime 2016 renforce les écarts entre les plus belles zones et les meilleurs vignerons avec ceux qui n’ont pas pu faire évoluer leur vignoble. Les jus les plus qualitatifs affichent des équilibres gustatifs plus fins qu’en 2015 et des taux d’alcool souvent plus bas. Les plus beaux rosés sont pâles, souples et bien équilibrés. Les blancs sont tendus et dotés d’un bel équilibre, mais en faibles volumes. Les rouges sont quant à eux très prometteurs.