Après un hiver et un printemps considéré comme très sec sur le pourtour méditerranéen, le mois de mai et de juin ont redonné un peu de souffle à une partie des vignerons.
Plusieurs journées lourdes et orageuses se sont succédées sur l’ouest languedocien, le Gard et la Provence apportant des cumuls de pluies salvateurs.
Ce temps instable à néanmoins pu être accompagné de grêle par endroits (13 mai sur le var, 24 mai autour de Montpellier, 13 juin sur le Minervois et le nord héraultais) au final à la sortie de la nouaison la situation était très disparate avec des cumuls avoisinant les 150mm sur le nord de la région mais seulement 50mm sur le cordon du littoral. La Roussillon faisant exception avec une pluviométrie annoncée en fin de saison estivale proche à celle du Sahara.
Coté sanitaire, ces orages de début d’été ont apporté une pression inédite et tardive concernant le mildiou où la vigilance des vignerons a été mise à rude épreuve sur les secteurs arrosés.
Par ailleurs les taux d’ humidité relative ont également été favorables au développement des vers de la grappes.
En Provence nous retrouvons une situation assez similaire à celle du Languedoc : la sortie d’hiver s’est également faite avec un déficit hydrique important mais avec un débourrement plus tardif. L’ensemble de la région a également été balayé par des orages de la mi-mai à la mi-juin avec les mêmes disparités; le haut Var ayant été plus arrosé que le littoral où le déficit hydrique perdure.
La pression mildiou a été plus forte qu’en Languedoc, notamment sur le centre Var, et a entrainé des pertes de production notables sur certains secteurs.
Au final les nuits plus fraiches du début du mois d’aout (période d’accumulation des sucres) ont permis de conserver de bonnes acidités ( plus important à la même date qu’en 2022). Fin août la canicule a précipité les vendanges, où le défi des vignerons a été de pouvoir gérer l’arrivée des maturités d’une manière plus resserrée que d’habitude et les températures nocturnes élevées.
On peut donc voir deux tendances sur ce millésime 2023 marqué par une sévère sécheresse hivernale qui devient récurrente. Les terres qui ont bénéficié d’un arrosage tardif permettant de rattraper ce déficit en partie promettent un joli millésime. Les vignes du littoral ont dû composer avec un déficit hydrique plus important et donc un millésime moins abondant et plus concentré.
Là encore les vignes irrigués, présentent un joli potentiel aromatique.