L’hiver fut particulièrement doux en Languedoc, suivi par un printemps pluvieux. On note cependant des grandes différences de niveaux de précipitations selon les secteurs et c’est l’hétérogénéité qui est la marque de 2015.
Les pluies du début de printemps ont permis de recharger les réserves d’eau et ainsi de se prémunir contre tout épisode de stress hydrique estival. Toutefois, la vigne a subi de mai à juillet une période chaude et sèche, qui a bloquée à certains endroits les maturités, en dépit de réserves en eau conséquentes.
La pluie revint mi-juin, à point nommé pour permettre la formation des baies dans des conditions idéales. Le mois de juillet fut particulièrement chaud et sec, suivi par des orages violents en août, qui mirent fin à cette période de sécheresse de façon radicale. L’état sanitaire de la vigne se dégrada quelque peu, mais les bonnes conditions météorologiques de septembre et les épisodes venteux ont permis de limiter l’évolution des dégâts.
Les quantités de pluie ont été très disparates en fonction des zones, allant parfois jusqu’à 600 mm sur les Terrasses du Larzac quand certains endroits n’ont reçu que 40 mm. A l’intérieur d’une même appellation, on trouve parfois les mêmes écarts comme à Saint Chinian. Ainsi, les vendanges se sont étalées sur plusieurs mois et ont été atypiques, certains vignobles habituellement tardifs sont parvenus à maturité avant d’autres généralement plus précoces.
Fin septembre, tous les raisins étaient en cave, avec une récolte 2015 estimée 7% supérieure à celle de 2014.
Les Syrah offrent des expressions aromatiques franches et typées, tout en fraîcheur. Les Carignan, Mourvèdres et Grenaches sont concentrés et riches. 2015 est l’année des cépages méditerranéens, récoltés à belles maturités. Sur les sols de schistes, ils ont continué à murir même après les épisodes de grosses chaleurs estivaux. Le travail d’assemblage sera capital pour fournir des équilibres pointus entre les différents éléments.